Par Maître Thomas CARBONNIER, Avocat et Président de l'UNPI 95 Sarcelles
Scène 1 : Un samedi matin ordinaire
David déballe sa nouvelle perceuse Bosch. Aujourd'hui, il installe enfin sa pergola sur SON balcon. 3 200€ commandée sur Amazon, bois exotique, magnifique. Il a économisé pendant un an.
Deux heures plus tard, son voisin du dessus frappe à sa porte : "Euh... tu as demandé l'autorisation pour ça ?"
David le regarde, perplexe. "Quelle autorisation ? C'est MON balcon."
Scène 2 : Trois mois plus tard, cabinet d'avocat
David est assis en face de moi, livide. Dans ses mains tremblantes, une lettre du syndic : mise en demeure de démonter la pergola sous 15 jours, sinon astreinte de 150€ par jour de retard.
"Mais Maître... je comprends pas... j'ai acheté cet appartement avec le balcon... le notaire m'a rien dit..."
Je lui pose LA question qui tue : "David, vous avez lu votre règlement de copropriété ?"
Silence gêné.
"Je... je l'ai reçu chez le notaire mais... 47 pages... j'ai jamais..."
Page 12 du règlement, article 4.3 : "Les balcons constituent des parties communes. Les copropriétaires disposent d'un droit d'usage privatif mais ne peuvent y effectuer aucune modification sans autorisation préalable de l'assemblée générale."
David vient de dépenser 3 200€ pour quelque chose qu'il va devoir démonter à ses frais.
Cette histoire est vraie. Et elle se répète CHAQUE SEMAINE dans le Val d'Oise.
Laissez-moi vous révéler ce qu'on ne vous a JAMAIS expliqué sur ce que vous possédez vraiment dans votre copropriété.
Vous avez signé chez le notaire. Vous avez les clés. Vous payez vos charges. Vous pensez être "chez vous".
Spoiler alert : vous vivez dans une dictature juridique qui s'appelle "règlement de copropriété".
Et ce règlement peut dire à peu près n'importe quoi :
Le principe qui rend fou : En copropriété, rien n'est logique, tout est conventionnel.
Vous trouvez normal de posséder votre balcon ? La copropriété peut avoir décidé le contraire.
Vous trouvez normal que le mur de votre chambre vous appartienne ? Pas si c'est un mur porteur.
Vous trouvez normal de pouvoir changer vos fenêtres ? Raté, les huisseries sont parties communes dans 90% des règlements.
Catégorie 1 : Les parties PRIVATIVES
Ce qui est vraiment à vous. Vous faites ce que vous voulez. Vous cassez un mur ? Votre problème. Vous installez une baignoire à remous ? Vos voisins s'en fichent. Vous peignez en rose fluo ? C'est moche mais c'est légal.
Catégorie 2 : Les parties COMMUNES
Ce qui appartient à tout le monde donc à personne. Vous ne pouvez RIEN faire sans autorisation collective. Même repeindre la cage d'escalier en beige au lieu de gris nécessite un vote.
Catégorie 3 : Les parties communes À USAGE PRIVATIF
L'invention diabolique du droit français.
Vous êtes le seul à l'utiliser MAIS ça ne vous appartient pas.
C'est votre jardin qui n'est pas votre jardin.
C'est votre terrasse qui n'est pas votre terrasse.
C'est votre balcon qui n'est pas votre balcon.
Conséquence pratique : Vous assumez l'entretien (et vous payez), mais vous ne pouvez rien modifier sans autorisation.
En gros, tous les inconvénients de la propriété, aucun de ses avantages.
Cas réel - Résidence du Val d'Oise, octobre 2023
Sarah veut abattre la cloison entre sa cuisine et son salon. Open space, moderne, elle a vu ça sur Instagram. Elle appelle un artisan. Devis : 1 800€. Elle signe.
Travaux terminés, magnifique. Elle poste les photos sur le groupe Facebook de la résidence. Erreur fatale.
Trois jours plus tard : Convocation chez le syndic.
La cloison qu'elle a abattue était un MUR DE REFEND, élément structurel de l'immeuble, PARTIE COMMUNE.
Elle a affaibli la structure du bâtiment. Danger pour tous les copropriétaires.
Décision de justice : Reconstruction du mur à ses frais sous contrôle d'un bureau d'études. Coût total : 11 400€.
Pour un open space vu sur Instagram.
La règle : Dans votre appartement, les cloisons légères vous appartiennent. Les murs porteurs JAMAIS. Et devinez quoi ? Sans formation en bâtiment, vous ne savez pas faire la différence.
Cas réel - Copropriété récente, juin 2024
Jacob habite un rez-de-jardin. Il a un jardin de 60m² juste derrière sa baie vitrée. Personne d'autre n'y accède. Il y met ses meubles de jardin, sa balançoire pour ses enfants, son barbecue.
Un jour, il décide de couler une dalle béton pour faire une terrasse en dur. 8m² de dalle. Propre, bien fait, 2 500€ investis.
Le syndic débarque : "Monsieur, vous avez coulé du béton sur une partie commune."
Jacob hallucine : "Mais... c'est MON jardin ! Personne d'autre vient ici !"
Lecture du règlement, article 6.2 : "Les jardins privatifs constituent des parties communes à jouissance privative. Toute modification du sol nécessite l'autorisation de l'AG."
Résultat : Jacob doit casser sa dalle et remettre de la pelouse. Coût : 3 100€.
Total perdu : 5 600€.
Pour un jardin qu'il croyait posséder.
La règle : Usage exclusif ≠ Propriété. Vous pouvez être le SEUL à utiliser quelque chose qui ne vous appartient PAS. Bienvenue en copropriété.
Cas réel - Résidence de standing, janvier 2025
Rachel achète un F3 au 4ème étage. Elle remarque que plusieurs voisins ont installé des climatisations avec unité extérieure sur la façade. "Si eux l'ont fait, je peux aussi."
Elle commande une clim split. Installation en deux jours. 4 200€.
Deux mois plus tard : Nouveau syndic élu. Plus strict. Il envoie des mises en demeure à TOUS les copropriétaires ayant installé des clims sans autorisation.
Rachel proteste : "Mais les autres l'ont fait avant moi !"
Réponse du syndic : "Leur irrégularité ne légalise pas la vôtre. Vous avez 30 jours pour démonter."
Rachel refuse. Assignation en justice.
Décision du tribunal : Les climatisations non autorisées dénaturent l'aspect de la façade (partie commune). Obligation de démonter sous astreinte de 100€/jour.
Rachel a tenu 3 semaines. Coût du démontage : 800€. Astreintes cumulées : 2 100€.
Total perdu : 7 100€ (clim + démontage + astreintes + avocat).
La règle : Une irrégularité ancienne reste une irrégularité. La copropriété peut vous demander de régulariser, même si d'autres l'ont fait avant vous et s'en tirent (pour l'instant).
Raison 1 : C'est chiant. 30 à 60 pages de jargon juridique des années 1970.
Raison 2 : C'est illisible. Vocabulaire abscons, double négations, références à des articles de loi que vous ne connaissez pas.
Raison 3 : Vous n'aviez pas le temps. Signature chez le notaire, pile de documents, vous avez paraphé sans lire.
Raison 4 : Vous pensiez que le notaire vous aurait alerté sur les points importants. Spoiler : non, ce n'est pas son rôle.
Résultat : Vous avez signé un contrat dont vous ignorez 95% du contenu et qui régit TOUTE votre vie dans ce bien.
La liste exhaustive de ce qui est commun vs privatif
Parfois logique. Souvent surprenant. Toujours opposable.
Dans certains règlements :
Les travaux interdits, même dans vos parties privatives
Liste parfois hallucinante :
Les charges spéciales
Qui paye quoi, comment, pourquoi.
Parfois, votre quote-part de charges varie selon ce qui est réparé. Vous pouvez payer 3% des charges générales mais 8% de l'ascenseur si vous êtes au dernier étage.
Les servitudes et obligations spécifiques
Droit de passage du syndic sur votre terrasse privative pour accéder à la toiture.
Obligation d'entretenir votre jardin privatif "dans un état conforme aux usages de bon voisinage".
Interdiction de faire du bruit après 22h même dans votre appartement (oui, ça existe dans certains règlements).
Il y a toujours, enfoui page 23 alinéa 4, LE paragraphe qui va vous coûter une fortune si vous ne le lisez pas.
Celui qui dit que les balcons sont parties communes.
Celui qui dit que les modifications extérieures nécessitent l'unanimité (pas juste la majorité).
Celui qui dit que les travaux dans votre cave nécessitent une autorisation du syndic.
David, Sarah, Jacob, Rachel : Ils ont tous ignoré CE paragraphe. Et ils ont tous payé.
Réponse courte : Probablement non.
Réponse longue : Les huisseries extérieures sont parties communes dans 90% des règlements car elles définissent l'aspect architectural de l'immeuble.
Vous pouvez généralement changer le vitrage (simple → double). Mais changer la couleur, le matériau, la forme ? Autorisation obligatoire.
Et si vous le faites quand même ? Mise en demeure de remettre en état. Si vous refusez, assignation + astreinte journalière. J'ai vu des astreintes à 200€/jour. Faites le calcul.
Réponse : Ça dépend de trois choses.
1) Le balcon est-il une partie privative ou commune ?
Lisez le règlement. Dans 70% des cas, la structure (dalle béton) est commune, le revêtement est privatif ou à usage privatif.
2) La fissure vient-elle d'un vice de construction ou de votre usage ?
Vice de construction (ferraillage insuffisant, béton défectueux) → Partie commune → Copropriété paye.
Usage abusif (vous avez entreposé 800kg de carrelage sur votre balcon) → Vous payez.
3) Que dit le règlement sur la répartition des charges d'entretien ?
Certains règlements mettent TOUT à la charge du bénéficiaire de l'usage privatif. D'autres distinguent entretien courant (vous) et grosses réparations (copropriété).
En pratique : Il faut souvent une expertise pour trancher. Coût moyen d'une expertise : 1 500-2 500€. Qui paye l'expert ? Bonne question...
La bonne méthode :
Étape 1 : Lire le règlement. Certains interdisent purement et simplement les clims apparentes.
Étape 2 : Contacter le syndic AVANT d'acheter quoi que ce soit. Demander la procédure.
Étape 3 : Si autorisation nécessaire, faire une demande formelle avec plan d'installation, photos, caractéristiques techniques.
Étape 4 : Attendre le vote en AG (ça peut prendre 6 mois).
Étape 5 : Si refus, soit vous renoncez, soit vous trouvez une solution invisible (climatisation réversible gainable par exemple).
La mauvaise méthode : Installer d'abord, demander pardon après. Taux d'échec : 95%. Coût moyen : 5 000-8 000€.
Oui, si :
Procédure : Signalement au syndic. Si le syndic ne réagit pas, vous pouvez saisir le tribunal pour le contraindre à agir. Vous pouvez même agir directement contre le voisin fautif.
Mais attention : Avant d'attaquer votre voisin, vérifiez que vous-même êtes irréprochable. Parce qu'il pourrait contre-attaquer et révéler VOS irrégularités...
Vous voulez faire des travaux ? Une seule chose à faire : venir nous voir AVANT.
Vous apportez :
On vous dit en 20 minutes :
Coût : Inclus dans votre cotisation.
Gain : Vous évitez de dépenser 3 000, 5 000, 10 000€ pour des travaux que vous devrez ensuite démonter.
David, Sarah, Jacob, Rachel : S'ils étaient venus AVANT, ils auraient économisé entre 5 600€ et 11 400€ chacun.
Faites le calcul : La cotisation UNPI 95 vous coûte moins qu'un dixième de ce qu'ils ont perdu.
Le syndic vous met en demeure ? Il refuse de faire des travaux ? Il vous impute des charges abusives ?
On vous aide à :
Différence entre être accompagné et être seul ?
Seul : Vous répondez émotionnellement, vous utilisez les mauvais arguments, vous braquez le syndic, vous vous enfoncez.
Accompagné UNPI 95 : Réponse juridique calibrée, arguments opposables, rapport de force équilibré, négociation possible.
Taux de réussite observé :
Vous avez déjà fait des travaux non autorisés ? Vous avez déjà reçu une mise en demeure ?
Il n'est pas forcément trop tard.
Selon les cas, on peut :
Attention : Plus vous attendez, moins vous avez de marge de manœuvre. Dès réception d'un courrier du syndic, réagissez dans les 8 jours. Après, c'est souvent trop tard.
Vous pensez avoir acheté un appartement avec balcon et cave.
En réalité, vous avez acheté :
Sans lire le règlement, vous ne SAVEZ PAS.
"Je ne savais pas" ne fonctionne JAMAIS comme défense.
Vous avez signé le règlement chez le notaire. Juridiquement, vous êtes censé le connaître. Point.
Le tribunal ne vous dira JAMAIS : "Bon, vous ne saviez pas, on va laisser passer."
Il vous dira : "Vous avez signé, vous auriez dû lire, démontez."
Vous pensez : "Moi je ferai attention" ou "De toute façon je fais pas de gros travaux".
David pensait pareil. Une simple pergola sur "son" balcon.
Sarah pensait pareil. Un simple open space dans "son" salon.
Ce ne sont pas des gens imprudents ou négligents. Ce sont des propriétaires normaux qui ont fait ce qui leur semblait logique.
Et ça leur a coûté entre 5 000€ et 11 000€.
Combien êtes-vous prêt à perdre pour ne pas lire 47 pages ?
Parce que c'est exactement le pari que vous faites quand vous ignorez votre règlement de copropriété.
L'alternative : Adhérer à l'UNPI 95. On lit ces 47 pages pour vous. On vous explique ce qui compte. On vous protège AVANT que vous fassiez une erreur.
David, Sarah, Jacob, Rachel : Ils sont tous venus me voir APRÈS le drame.
Vous, vous pouvez venir AVANT.
REJOIGNEZ L'UNPI 95 SARCELLES
CE QU'ON FAIT POUR VOUS : ✅ Analyse de votre règlement de copropriété (on trouve LE paragraphe qui compte)
✅ Conseil avant travaux (on vous dit OUI ou NON en 20 minutes)
✅ Accompagnement en cas de conflit (courriers, AG, expertise)
✅ Réseau d'artisans qui connaissent les règles de copropriété
✅ Veille juridique (quand la loi change, vous êtes prévenu)
CE QUE ÇA VOUS COÛTE : Une cotisation annuelle modeste
CE QUE ÇA VOUS ÉVITE DE PERDRE : Entre 5 000€ et 15 000€ en moyenne par erreur
? Permanences juridiques et Renseignements : Contactez l'UNPI 95 Sarcelles
? Plus d'infos : Via nos permanences mensuelles
Maître Thomas CARBONNIER
Avocat au Barreau de Paris
Président UNPI 95 Sarcelles
"En copropriété, il y a deux types de propriétaires : ceux qui ont lu leur règlement, et ceux qui vont payer."