Le Hub for Biotechnology in the Built Environment (HBBE), établi conjointement par les universités de Newcastle et Northumbria avec un financement de 8 millions de livres de Research England, développe des technologies révolutionnaires pour transformer la construction et le fonctionnement des bâtiments. La mission du HBBE est de développer des biotechnologies pour créer une nouvelle génération de "Living Buildings" qui répondent à leur environnement naturel.
Cette approche révolutionnaire vise à créer des bâtiments vivants capables de purifier l'air, réguler leur température et même se réparer automatiquement, transformant fondamentalement notre conception de l'habitat.
L'une des innovations les plus prometteuses concerne les matériaux auto-réparants développés par des équipes comme celle d'Henk Jonkers à l'Université de Technologie de Delft. Ces bétons intègrent des spores bactériennes qui s'activent au contact de l'eau dans les microfissures, produisant du carbonate de calcium pour réparer automatiquement les dégâts.
Imaginez des murs qui cicatrisent leurs propres fissures, des fondations qui se renforcent avec le temps, des structures qui deviennent plus résistantes en vieillissant. Les recherches récentes montrent que l'incorporation de bactéries dans le béton améliore les propriétés de résistance jusqu'à 42,8%, transformant les structures en systèmes vivants capables de s'auto-maintenir.
Les termitières africaines maintiennent une température constante d'environ 30°C grâce à un réseau complexe de tunnels et chambres facilitant la circulation d'air. Cette découverte révolutionnaire ouvre la voie à des bâtiments qui "respirent" naturellement :
Face aux enjeux climatiques, ces innovations promettent des résultats spectaculaires :
Le secteur du bâtiment représentant 40% de la consommation énergétique mondiale, cette approche biotechnologique pourrait transformer radicalement l'équation énergétique de nos villes.
Le HBBE identifie un potentiel énorme et inexploité de la biotechnologie pour changer la façon dont l'environnement bâti est construit, exploité et maintenu. Les travaux se concentrent sur :
Viabilité bactérienne : Comment maintenir l'activité des microorganismes dans les matériaux sur des décennies ?
Contrôle de qualité : Comment garantir la reproductibilité de processus... vivants ?
Intégration réglementaire : Quelles normes pour des matériaux qui évoluent constamment ?
Formation professionnelle : Comment former les architectes et entrepreneurs à la "médecine architecturale" ?
Des méthodes révolutionnaires comme les bactéries productrices d'anhydrase carbonique (CAB) pour la séquestration du CO2 dans les matériaux de construction sont actuellement développées. Les chercheurs explorent aussi les techniques de co-culture, où plusieurs types de bactéries collaborent pour créer des "écosystèmes constructifs".
Votre maison qui "respire" la nuit, dont les murs "transpirent" pour vous rafraîchir, et qui "digère" vos déchets : sommes-nous prêts pour cette révolution conceptuelle ?
Quatre tabous de l'habitat volent en éclats :
Les Enthousiastes : "C'est l'évolution naturelle ! Nos ancêtres vivaient dans des grottes, nous habiterons des organismes."
Les Sceptiques : "Et si ma maison décide de m'expulser ? Je veux contrôler MA température chez MOI !"
Les Pragmatiques : "Montrez-moi les garanties. Ma banque acceptera-t-elle une hypothèque sur un organisme ?"
En 2030, il pourrait y avoir deux marchés immobiliers distincts :
Avec des avantages potentiels considérables pour les seconds :
L'Eastgate Centre à Harare, Zimbabwe, est un exemple brillant de biomimétisme. Ce bâtiment vert naturellement refroidi, conçu par l'architecte Mick Pearce, modélise son système de ventilation sur le système de refroidissement utilisé par les termites africains dans leurs gigantesques monticules.
Le bâtiment utilise des ventilateurs à faible consommation pour aspirer l'air frais nocturne de l'extérieur et le disperser dans les sept étages. L'extérieur du bâtiment est épineux comme un cactus, augmentant la surface pour améliorer la perte de chaleur la nuit tout en réduisant le gain de chaleur pendant la journée.
Le béton bio-auto-réparant utilise des bactéries qui s'activent lors de la formation de fissures pour réparer les structures en produisant du carbonate de calcium, offrant une solution durable pour prolonger la durée de vie des infrastructures en béton.
Des recherches récentes démontrent que l'incorporation de bactéries dans le béton entraîne une augmentation des propriétés de résistance, avec une amélioration de la résistance pouvant atteindre 42,8%.
Les institutions ont été conjointement récompensées de 8 millions de livres du fonds Expanding Excellence in England de Research England pour établir le premier hub de recherche mondial pour la biotechnologie dans l'environnement bâti (HBBE)
Le béton bio-auto-réparant utilise des bactéries qui s'activent lors de la formation de fissures pour réparer les structures en produisant du carbonate de calcium, offrant une solution durable pour prolonger la durée de vie des infrastructures en béton
L'incorporation de bactéries dans le béton entraîne une augmentation des propriétés de résistance, avec une amélioration de la résistance pouvant atteindre 42,8%
L'Eastgate Centre à Harare, Zimbabwe, est un exemple brillant de biomimétisme. Ce bâtiment vert naturellement refroidi, conçu par l'architecte Mick Pearce, modélise son système de ventilation sur le système de refroidissement utilisé par les termites africains dans leurs gigantesques monticules
Indépendamment de la température extérieure, les termitières maintiennent une température interne stable autour de 30°C (86°F). La clé de cette impressionnante régulation thermique est la ventilation
Cette transformation de l'habitat représente l'une des innovations les plus prometteuses pour répondre aux défis climatiques et énergétiques de notre époque. Les recherches en cours ouvrent la voie à une architecture véritablement durable et adaptative.
Article rédigé par Maître Thomas CARBONNIER, Avocat et Président de l'UNPI 95 SARCELLES